Description du projet

« Une céramiste d’art aux influences multiples »

Autodidacte, sur le plan artistique j’ai démarré enfant en dessinant et modelant dans de la mie de pain et la cire des fromages. Puis j’ai travaillé un peu le numérique avec des créations en infographie pour  le web.
Initiée à la céramique professionnelle dans l’atelier d’une potière à la Réunion pendant 5 ans, j’ai commencé à exposer dans le cadre des salons d’artisanat locaux. 
En 2013,  je suis partie en Inde m’initier aux techniques de peinture murale du Kerala, et à peindre, avant de me lancer définitivement dans la céramique en ouvrant mon atelier en 2015.
Entourée d’artisans d’art d’excellence dans le domaine du bois et du métal, mon approche est aujourd’hui pluridisciplinaire, grâce à cette synergie humaine et professionnelle.
Mon travail avant tout est le fruit de mes influences migratoires et poétiques, en lien avec le cinéma, qu’on retrouve avec des réalisateurs comme Jarmush ou Kusturica, la culture comics et science fiction de mon enfance, mais également le  symbolisme de Redon,  ou  encore  l’humour par l’absurde de la bande dessinée de  F’murr.

De fait, j’aime mélanger des éléments en apparence contradictoires (végétal et animal, métal, verre et  terre, univers onirique et réel).  Cette idée de pluralisme est profondément ancrée en moi.
« L’univers n’a ni frontière ni centre ». (phrase du film « The limit of control » de Jim Jarmush).

(texte de Florence Labord)

L’exposition (du 4 au 14 décembre 2015)

Signe secret de reconnaissance au temps des Romains, le poisson est en Chine, en Inde, chez les Grecs, les Hindous, les catholiques, un symbole de retour à soi, de la connaissance des choses cachées, de l’intuition, de l’amour ou de la fécondité.

Cette collection aquatique vous invite au voyage dans un univers sensuel et multiforme, drôle, absurde et contradictoire.

« Mon travail est le fruit de mes influences migratoires et poétiques, en lien avec le cinéma qu’on retrouve avec des réalisateurs comme Jarmush ou Kusturica, la culture comics et science fiction de mon enfance (les Marvels notamment), mais également le symbolisme de Redon, ou encore l’humour de la bande dessinée avec des personnes comme F’murr, que j’admire beaucoup également.

Je me suis toujours sentie en marge de la société classique. Les règles y sont importantes, mais il est plus important encore de passer outre, surtout à une époque où je ressens un étriquement généralisé, la peur et la défiance latente partout, et qui semble être devenue la norme comportementale et non plus l’exception.

De fait, j’aime mélanger des éléments en apparence contradictoires (des fleurs avec des poissons, du métal avec de la terre, de l’onirique avec du réel). Cette idée de pluralisme est profondément ancrée en moi : «  L’univers n’a ni frontière ni centre »
On retrouve cette idée en astronomie comme dans le film « The limit of control » de Jim Jarmush .

Par ailleurs, j’ai toujours profondément ressenti que la vie dans la communauté humaine est essentielle, mais avec la difficulté fondamentale d’y parvenir, et avec cette notion de transformation permanente nécessaire pour parvenir à une forme de liberté qui est propre à chacun de nous.
Cette transformation passe à mon sens par la dérision : sur soi, sur l’univers qui nous entoure, et l’humour, ce qui implique pour moi des percées dans un univers absurde et amusant.
Ma collection est le fruit de toute cette transformation. Transformation de poisson pour aboutir à des vertébrés improbables, dont on ne sait s’ils existent ou pas en réalité, transformation intérieure pour se rencontrer soi-même.

La douceur, la sensualité, la beauté des fonds sous-marins des pays de l’hémisphère sud influencent également ce travail, que je trouve très optimiste.

Car, d’une façon plus générale, l’illustration du miracle de toutes les formes de vie, la révolte, marquent habituellement ma recherche artistique. »

Florence Labord, céramiste